« Il m’a fallu longtemps pour comprendre qu’avant de se risquer à parler, il fallait d’abord rendre les autres capables d’entendre. »
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et psychanalyste
Ma rencontre avec la médiation
Quinze années passées dans le champ de la Protection de l’Enfance m’ont enseigné que le bien-être de l’enfant est inconditionnellement lié au bonheur de ses parents (et vice versa). J’ai également appris que derrière chaque violence se cache bien souvent une détresse non exprimée et/ou non entendue.
Dès lors, j’ai réalisé que, si mon cœur m’appelait à protéger l’enfant, l’évidence était d’abord d’aider les parents à sortir de la crise et de les accompagner sur le chemin de la restauration de leurs compétences.
Comment ? En les accueillant dans un espace de médiation familiale.
En quoi la médiation permet de passer du conflit destructeur au conflit constructif ?
Le conflit est une crise destructrice qui déstabilise, affaiblit, force au repli sur soi, pour, in fine, induire inévitablement une escalade de violence, dans la contre-attaque ou dans la fuite. La parole, qui d’ordinaire permet de réguler l’interaction, devient alors à son tour dysfonctionnelle, empêchant l’écoute et la reconnaissance.
En entrant dans l’arène, le médiateur, extérieur au différend, va justement agir sur ces deux constantes universelles et indispensables à chacun de nous : il va garantir un cadre d’écoute à cœur ouvert et favoriser un travail d’intercompréhension et de reconnaissance réciproque. En accueillant l’impuissance, le désarroi ou la détresse de chacun, en encourageant chaque personne à s’exprimer sur ce qu’elle vit et sur son analyse de la situation (devenue incontrôlable et la plupart du temps non souhaitée), le médiateur ouvre à un nouveau regard sur soi, sur la perception de l’autre et du conflit lui-même.
Ainsi est le processus de la médiation familiale : il renverse la spirale négative du conflit et offre l’opportunité d’un changement dans la relation, passant du rapport de force à la co-construction ou à l’entraide, du sentiment d’incapacité à la confiance et au pouvoir retrouvé sur sa vie.
Karen Breton
Médiatrice familiale et généraliste Diplômée d’Etat
Auditrice de mineurs
Assermentée près de la Cour d’Appel de Rouen (76)
Membre de l’Association pour la Médiation familiale (APMF) et de l’Association de la Médiation Humaniste (AMH)
Formée à la médiation familiale (Diplôme d’Etat de Médiateur Familial), à la médiation familiale du couple, à la médiation familiale parent(s)/adolescent(s), à la médiation familiale transformative, à l’écoute active, à la Programmation Neuro-Linguistique (PNL), à la Communication Non Violente (CNV), à l’audition de mineurs par délégation du juge aux affaires familiales.